Hommage à l’inventeur de la soupape. La soupape, cet élément que l’on manipule si souvent sans plus y faire attention, a une origine assez intéressante. En effet, « soupape » est désormais un nom générique, nom commun comme frigo au réfrigérateur. Pour autant, il s’agit d’un nom propre: Henri SOUPAPE. Henri SOUPAPE a donné son nom à cet élément, indispensable au bon fonctionnement d’un moteur à explosion. Ce détail est d’ailleurs mal connu voire inconnu et il est probable que l’on ne retienne à jamais que le nom commun. Et pourtant, j’allais dire au siècle dernier, mais c’est encore plus ancien, donc je reprends, au 19 ième siècle, Henri SOUPAPE qui tenait son atelier de forge en région parisienne s’interressa de très près aux travaux qui se développaient sur les moteurs à combustion interne. Il étudiera le moteur d’Etienne LENOIR, dont le brevet avait été déposé en 1860, mais il développa une collaboration avec De DION. A cette époque où tout restait à inventer dans ce domaine, la fermeture de la chambre à combustion était assurée par ce que l’on appelait des valves ( cf, mot toujours employé par les anglais et les italiens d’ailleurs), mais le gros handicap venait de l’énorme difficulté à obtenir une étanchéité correcte. Vous aurez compris que l’on fait référence à un moteur à cycle quatre temps, le deux temps était alors inconnu car inventé 30 ans plus tard. Ces valves pouvaient être des tiroirs coulissants, ce que l’on nomme aujourd’hui « moteurs sans soupapes », sont en fait, des moteurs équipés de valves de type tiroirs (par exemple). Henri SOUPAPE se mettra en tête de résoudre ce problème et y parviendra par un gros travail sur la forme de cette valve. C’est à lui seul que l’on doit la soupape que nous connaissons, avec sa tige, sa tulipe (nom donné par l’inventeur) et sa portée sur laquelle elle vient s’appuyer. Grace à cette découverte, pour laquelle Henri SOUPAPE déposera un brevet, les progrès dans le rendement des moteurs à explosions seront considérables et permettront à l’automobile de se développer. La date précise du dépôt de ce brevet n’est d’ailleurs pas connue, ou plutôt, a été éffacée. C’est la que ça devient caucace, voyant le lourd tribut qu’il devrait verser à Henri SOUPAPE pour l’exploitation de cette découverte, il semble que les constructeurs automobiles se soient accordés, tout simplement, pour ne rien payer!!!!! Henri SOUPAPE se lancera alors dans un interminable et coûteux procès qui débouchera bien plus tard vers un non-lieu. La raison est qu’il n’a pu apporter la preuve de la date du dépôt de son brevet du fait de l’éffacement de la dîte date ( entente des constructeurs ). De plus, entre temps, il est apparu que sous la pression des constructeurs, les documents d’enregistrements ont été détruits (sic). A l’époque, on étoufa discrètement l’affaire et les entrefilets l’évoquant dans la presse d’alors, sont extrêmement rares. Amer et désabusé, Henri SOUPAPE se retirera et ne fera plus jamais parler de lui. Mais quand on à ça dans le sang, cela ressort toujours. Son fils Edmond, en revanche, très interressé par les travaux de son père, en poursuivra l’étude et se rapprochera à nouveau des constructeurs. Il travaillera notamment sur le refroidissement des soupapes et mettra au point, dès 1937, la soupape creuse refroidie au sodium. Mais, échaudé par l’expérience de son père, ce passionné de mécanique choisira de rester dans l’ombre, allant jusqu’à donner à son petit bureu d’étude de la rue CARNOT à LEVALLOIS, le nom banalisé de « LA TULIPE EN FLEUR », de façon comme il disait, « à éviter les casses pieds qui n’y connaisent rien ». Edmond SOUPAPE, le fils donc, est décédé au printemps 1991 à l’age de 105 ans. Cette histoire, leur histoire, méritait un hommage. Nous y penserons peut-être, nous techniciens, à chaque fois que nous manipulerons désormais cet organe. Force est de constater combien l’appellation générique a emboîtté le pas, « soupape » est employée aujourd’hui, pour bon nombre de fonction relatives à l’étanchéité d’un circuit. Yori SPACCAPELO Expert en automobile