Michelin a annoncé jeudi le lancement d’un pneumatique pour poids lourd de nouvelle génération utilisant des technologies « durables », dans lesquelles il investira 400 millions d’euros. Avec le XDN 2 GRIP, un pneu dont les sculptures se régénérent, avec pour conséquence une durée de vie plus longue, Michelin espère doper ses ventes sur un segment clé qui représente 25% de son chiffre d’affaires mais 40% de son résultat d’exploitation. Le groupe entend investir 400 millions d’euros pour produire chaque année plus de quatre millions de pneus neufs et rechappés utilisant cette nouvelle technologie d’ici à 2011. Le XDN 2 GRIP dispose en surface de lamelles de caoutchouc en forme de goutte d’eau qui lui permettent de se regénérer et de changer d’aspect après 150.000 km en moyenne. Michelin assure que sa résistance à l’usure permet à ce pneumatique de rouler 25% de plus qu’un autre. Son lancement intervient au moment où le marché des poids lourds donne des signes inquiétants pour Michelin et ses concurrents. Le groupe français anticipe ainsi un recul de 3,8% sur le segment du remplacement cette année sur un marché clé, l’Amérique du Nord. Une hausse de 2,8% est en revanche anticipée en Europe, après un recul en 2005, et des progressions sont aussi attendues en Asie (8%) et Amérique latine (3%). « Il est très important pour Michelin d’apporter des innovations pour maintenir la prime de 20% à 25% de ses prix par rapport à ses concurrents », souligne Gaétan Toulemonde, analyste chez Deutsche Bank. « Le seul moyen de convaincre des clients d’acheter des pneus plus chers est de leur assurer qu’ils y gagneront sur la durée de vie du pneu », ajoute-t-il. Michelin a dévoilé parallèlement une nouvelle technologie baptisée Infinicoil, un fil d’acier fin de 400 m enroulé autour de la structure d’un pneu de camion qui permettra aussi d’allonger la durée de vie ou d’augmenter les capacités de charge. Le groupe de Clermont-Ferrand, qui a toujours joué les premiers rôles dans l’innovation, consacre annuellement l’équivalent de 3,6% de ses ventes à la recherche et développement, soit 565 millions d’euros en 2005.