La France prend enfin le virage des biocarburants. Renault avait présenté une Megane Flex-Fuel au salon de l’auto, et c’est au volant de ce modèle que le ministre des Finances, Thierry Breton, s’était rendu à la station Total de la Porte d’Orléans (à Paris). Là, en compagnie du ministre de l’agriculture, Dominique Bussereau, il a fait le plein d’E85, un mélange de 85 % d’éthanol (un alcool) avec 15 % d’essence. Ouf ! Parce qu’en 2002, quand ce site avait lancé une pétition sur la fiscalité des biocarburants, puis contacté tous les partis politiques à la recherche de soutien, ils étaient tous contre le développement de cette énergie renouvelable. Les partis de gouvernement n’en avaient rien à faire, le parti écologiste était contre au motif que l’agriculture détruit le sous-sol (on peut pourtant règlementer les quantités d’engrais, idem leur toxicité), et celui qui était le plus enthousiaste était le parti d’extrême-droite. Mais pas pour des raisons écologiques, pour des raisons financières, puisque si quelqu’un doit s’enrichir à vendre du carburant, mieux vaut que ce soit un agriculteur français plutôt qu’un rentier saoudien. Nous sommes heureux de constater ce changement de cap.