RUPTURE de LAMPES ou AMPOULES d’éclairage lors d’ ACCIDENTS « Analyse du filament d’ampoule » Les filaments d’ampoules de feux de véhicules sont en tungstène. Ce métal appartient à une famille d’éléments dont le comportement physique change à partir d’une certaine température dite de transition. Pour le tungstène, cette transition se produit entre 200 et 400 °C: * en dessous de 200°C , il est cassant comme du verre, * au dessus de 400°C , il a un comportement ductile, c’est à dire qu’il peut être allongé sans se rompre. « Sa température de fusion est de 3 410°C. » Dans le cas d’une lampe type « code Européen » , l’intensité du courant au travers du filament élève sa température autour de 2500°C. Un filament de tungstène qui se brise peut présenter différents faciès: * en se cassant « à froid » (i.e à sa température ambiante), il présentera des fractures nettes et tranchantes, donc de TYPE FRAGILE; * en se cassant « à chaud » (i.e. porté à sa température de fonctionnement), il présentera soit une fracture étirée et fibreuse, soit une fracture montrant des signes de fusion, ou encore une fracture globulaire en fin de vie. On parlera de FRACTURE DUCTILE. Par ailleurs, si l’ampoule se brise lors d’un choc mécanique, deux phénomènes peuvent se produirent : * des éclats de verre peuvent venir au contact du filament. Si le filament est chaud à cet instant , ils subiront une fusion totale ou partielle; * le tungstène possède la propriété de s’oxyder au dessus de 600°C. L’ampoule éclatant , l’oxygène de l’air ne pourra réagir avec le filament, que s’il est au delà de cette température. En surface, le tungstène se transforme alors en oxyde de tungstène et cette oxydation fait apparaitre des couleurs de recuit en plusieurs nuances, ainsi que des dépots pulvérulents de teinte blanche à jaune. Même si l’ampoule n’est pas percutée par un élément extérieur, la décélération subie lors d’un accident impose des contraintes mécaniques telles que le filament peut s’étirer ou se rompre de lui même. Pour les examens du filament, il convient d’utiliser un microscope stéréoscopique (maxi X50) ou un microscope électronique à balayage couplé à un analyseur X à dispersion d’énergie. Mais plusieurs points seront à soulever avant l’interprétation des constatations: * lorsque l’examen de l’ampoule montre que le filament s’est déformé ou cassé à la suite d’un choc violent,  » il n’est pas établi que celui-ci soit l’accident visé par l’expertise » Un accident de la circulation antérieur ou postérieur peut avoir provoqué une ou des cassures ainsi qu’une ou des déformations sans rapport avec l’accident visé (par exemple un délit de fuite, autre choc ….)  » ON notera qu’un filament ayant subi une violente décélération devient excessivement cassant, ce qui réduit d’autant sa durée de vie » * l’absence de déformation ductile ou fracture (ductile ou fragile) sur les filaments ds ampoules examinées est de moins en moins probante au fur et à mesure que : – l’on s’éloigne du point d’impact: en effet, plus on s’éloigne du point d’impact et plus les énergies sont absorbées par les déformations de l’ensemble du véhicule, n’affectant plus du tout, ou très peu, les filaments des ampoules. – les ampoules délivrent une puissance d’éclairage importante ( le diamètre du filament augmente avec la puissance et il devient moins fragile). * si une cassure de type fragile, donc « à froid » a pu être mise en évidence au niveau du filament d’une ampoule de véhicule impliqué dans un accident routier , il n’est possible de conclure que ce filament était éteint au moment du choc que s’il n’a pas subi de second , suffisamment important et susceptible du casser à nouveau. Ces chocs postérieurs à l’accident peuvent se produire : – lors du dégagement de l’épave, – lors de l’extraction de la lampe du bloc optique, – lors du trasport de la lampe sur es lieu d’examen si aucune précaution d’emballage n’est prise, – lors d’unsecond choc ou accident dès lors que la température du filament tombe en dessous de 400°C, soit en moins de 4 à 5 secondes sur une ampoule de type H4. * les particules de verre aux formes sphériques collées aux filaments ou les montants supports de filaments, lorqu’elles sont en trés grand nombre, proviennent généralement du lobe de verre protecteur de la lampe. Cependant il est important de noter qu’elles peuvent également provenir de la fabrication des lampes. En effet, d’après les renseignements fournis par deux des principaux fabricants de lampes en europe, la possibilité qu’une ou plusieurs particules de vere demeurent emprisonnées dans la lampe lors du sertissage du lobe de vere n’est pas a exclure malgré les lavages qu’elles subissent. La seule présence de ces particules ne peut donc être l’unique critère permettant de conclure sur l’état de fonctionnement du filament lorsque le lobe de verre s’est brisé. Il est donc compliqué comme vous le voyez de déterminer la situation de l’éclairage au moment d’un impact, c’est pourquoi l’expert devra analyser avec beaucoup d’attention et ne pas hésiter a soumettre ses constatations à l’ensemble du groupe pour recevoir suffisamment d’éclairage qui pourront lui permettre d’orienter objectivement ses conclusions JCM