– Comment définit-on la somnolence par rapport à la fatigue ?

Pierre Philip: La somnolence est la difficulté à se maintenir éveillé, quelle que soit la longueur du trajet. Elle se distingue de la fatigue , qui est un processus cumulatif entraînant des difficultés croissantes à rester concentré allant jusqu’à une baisse des performances. La solution la plus efficace pour lutter contre la fatigue: faire une pause toutes les deux heures. La solution pour lutter contre la somnolence: dormir -Quelles sont les causes de la somnolence ? P.P. Une conduite prolongée la nuit sans aucune pause et le manque de sommeil sont les principales causes de la somnolence. Avant un long trajet, il est indispensable de dormir suffisamment pour ne pas accumuler une dette de sommeil. Ainsi, il est préférable de prendre la route après une nuit de sommeil réparateur plutôt que de se lever à une heure inhabituelle. – Quels sont les signes précurseurs de la somnolence ? P.P. : Bâillements,paupières lourdes, périodes d’absence ou de désir de changer fréquemment de position révèlent les difficultés à se maintenir éveillé. Dès les premiers signes d’endormissement, le conducteur doit s’arrêter et faire un somme. En effet, la somnolence entraîne des périodes de « micro-sommeil » pouvant être extrêmement dangereuses au volant. -Que faire lorsqu’on ressent des signes de somnolence? P.P.: Une astuce efficace pour rester vigilant: « la sieste dynamisante ». La principe est de prendre un ou deux cafés avant de faire une courte sieste. La caféine mettant 15à 30 minutes avant d’agir, son absorption ne gêne pas l’endormissement et permet donc un réveil de sieste dépourvu d’inertie du sommeil. Si l’état de santé du conducteur interdit la caféine, il suffit d’attendre 30 minutes avant de reprendre la route après la sieste. – Peut-on comparer les effets de l’alcool et ceux de la somnolence ?

P.P. : Si l’alcool est responsable d’un accident sur trois, plus d’un accident sur cinq sur autoroute est dû à l’endormissement au volant. Conduire en état de somnolence multiplie par huit le risque d’avoir un accident corporel. Prendre la route avec un manque de sommeil ou rester longtemps éveillé afin de parcourir plus de kilomètres provoquent les mêmes effets négatifs sur les capacités du conducteur que la présence d’alcool dans le sang: 17 heures de veille active équivalent à 0,5 g d’alcool par litre de sang. -Quelques conseils pratiques du docteur Philip – faire le plein de sommeil avant de prendre le volant ! – un conducteur ayant dormi moins de 5 heures a 3 fois plus de risques d’avoir un accident qu’un conducteur reposé. – Ne pas prendre le volant après une journée de travail sans s’être reposé. – Eviter certaines plages horaires : le risque de somnolence est plus important entre 13 H et 16 H et surtout entre 2H et 5H. – Ne pas se fixer d’heure d’arrivée, afin de ne pas être tenté d’accélérer. – Eviter de conduire plus de 6 à 8 heures par jour. – En prenant la route le matin, s’offrir un petit déjeuner consistant accompagné d’une boisson stimulante (thé ou café) – En prenant la route après le déjeuner, le repas doit être léger et sans alcool. -Faire des pauses de 15 à 20 minutes toutes les deux heures et profiter pour marcher et se détendre. (même dormir 20 à 30 minutes) – Aérer le plus souvent possible le véhicule et régler la température en dessous de 23°. – boire de l’eau, du thé ou du café. – utiliser avec modération les nouvelles technologies. Les téléphones portables avec oreillettes, le GPS et autres appareils électroniques à bord qui monopolisent l’attention et aussi qui agissent sur la somnolence.